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C‘est une photo de touriste, comme il y en a eu des millions pendant ces Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Paris. Mais à y regarder de plus près, ce cliché révèle bien des informations sur la profondeur de la relation franco-allemande.
Au premier plan, des policiers français et allemands surveillent la vasque et le ballon de la flamme olympique qui ont illuminé le ciel parisien. Ces policiers et policières font partie de l’unité opérationnelle franco-allemande (UOFA) « Daniel Nivel » qui intervient lors de grands événements et qui a contribué (avec les polices de nombreux autres pays) à sécuriser les Jeux.
Au second plan : le ballon portant la vasque olympique. Peu de gens le savent, mais ce ballon est aussi le fruit d’une coopération franco-allemande, entre la PME bavaroise Wörner et la société française Aérophile. Les millions de touristes qui ont fréquenté les sites olympiques (Accor Arena, Adidas Arena, la Défense Arena etc.) ont réservé leurs billets sur le site officiel de vente en ligne, dont l’architecture logicielle a été réalisée par le duo (franco-allemand) : CTS Eventim et France Billet, le premier ayant racheté le second en avril 2024 à Vivendi. Avec plus de 12 millions de billets vendus, le tandem a passé avec succès ce stress test des JO. Il s’affirme en concurrent de l’américain Ticketmaster.
CTS Eventim / France Billet, Alstom, Siemens,Herrenknecht, H-Hotels
Munis de leurs précieux sésames, les touristes ont sans doute emprunté la nouvelle ligne de métro 14, colonne vertébrale du Grand Paris Express, inaugurée en juin et qui relie directement l’aéroport d’Orly au Sud à Saint-Denis Pleyel, au Nord. Savent- ils que les rames sont signées Alstom, qui emploie autant de collaborateurs en France (5000) qu’en Allemagne ? Savent-ils que le système de conduite automatisée (Communications- Based Train Control) est réalisé par Siemens Mobility, filiale de Siemens AG ? Et soupçonnent-ils un seul instant qu’une partie des tunnels qu’ils empruntent ont été creusés par les énormes machines du tunnelier allemand Herrenknecht ? Ces mêmes touristes ont certainement utilisé des Flixbus ou des navettes autonomes du groupe Transdev (propriété de la Caisse des Dépôts à 66% et à 34% du groupe allemand Rethmann). Enfin, au terme de leur journée marathon, nos touristes ont peut-être dormi dans le somptueux H4 Hote Wyndham Paris Pleyel Resort, le premier établissement du groupe allemand H-Hotels en France, inauguré à la veille de l’ouverture des Jeux ? Certes, notre récit de cette expérience « franco-allemande » des JO, est sans doute biaisé, largement influencé par l’identité même de notre média. Mais une conclusion s’impose : la relation franco-allemande est partout, même-là où l’on ne s’y attend pas.
Première région de France au regard de son Pib /habitant
L’attractivité de Paris et de l’Île-de-France n’est plus à démontrer. En témoignent les nombreux dirigeants que nous avons interrogés dans cette édition. La réussite des JO n’a fait que renforcer l’attractivité de la première région de France au regard de son PIB /habitant. Les entreprises à capitaux allemands ne s’y trompent pas. « L’Allemagne est le 3e pays investisseur en Île-de-France en 2023 en termes d’emplois » rappelle Valérie Pécresse. Selon la dernière étude EY/AHK révélée le 8 octobre, les entre- prises allemandes se montrent vigilantes eu égard aux incertitudes, notamment fiscales, qui planent sur l’économie française, mais elles demeurent optimistes quant à leurs perspectives de croissance à moyen terme en France et en Île-de-France.
A l’heure où l’Europe cherche à renforcer son autonomie stratégique dans nombre de domaines face à la Chine et aux Etats-Unis, la coopération entre la France et l’Allemagne est vitale. « Nous devons réussir ensemble la transition écologique» assure l’Ambassadeur d’Allemagne à Paris Stephan Steinlein. Pour surmonter les défis actuels, « il faut muscler la puissance financière européenne » insiste François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et vice-président d’honneur du Club économique franco-allemand.
La relation franco-allemande est partout. Surtout là où on ne l’attend pas.