Allemagne : la reprise économique se fait attendre

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Par Cécile Calla

Publié le - Mis à jour le

L’économie allemande ne montre guère de signes de reprise, ce qui alourdit encore le climat de défiance après l’attentat au couteau de Solingen le 23 août et la hausse de la cote de popularité du parti d’extrême droite AfD à l’approche des élections régionales en Allemagne de l’Est.

La machine économique allemande reste grippée. Au deuxième trimestre, le PIB de la première économie de la zone euro s’est contracté de 0,1 % après une légère croissance de 0,2 % au premier trimestre, une performance bien plus faible que dans d’autres pays européens, faisant craindre une récession pour l’ensemble de l’année. « Les chiffres actuels montrent que l’économie allemande patine », a commenté le ministre des finances, Christian Lindner du parti libéral FDP. C’est particulièrement patent dans l’industrie automobile, où, selon le cabinet de conseil EY, le bénéfice d’exploitation (Ebit) n’atteint pour les trois géants Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz que 25,9 milliards d’euros, soit 18 % de moins que l’année précédente à la même période. D’aucuns prédisent déjà des licenciements en masse.

L’économie allemande a particulièrement souffert du manque d’investissements dans les biens d’équipements, ils ont chuté de 4,1 % au second trimestre, de la stagnation du commerce extérieur avec une baisse de 0,2 % et de l’humeur morose des consommateurs qui préfèrent ne pas dépenser d’argent.

La banque publique KfW table néanmoins sur une légère reprise au troisième trimestre et un retour de la croissance en 2025. D’autres experts, comme ceux de l’institut IFO, sont bien plus pessimistes et ne prévoient pas d’amélioration cette année.

Des mauvaises nouvelles qui pèsent sur un climat politique déjà très tendu après l’attentat au couteau à Solingen le 23 août dernier qui a fait trois morts et l’envolée dans les sondages du parti d’extrême droite AfD et Die Linke (gauche radicale), tous deux opposés à des livraisons d’armes à l’Ukraine, en vue des élections régionales en Saxe, Thuringe (1er septembre) et dans le Brandebourg (22 septembre). De nombreuses voix commencent d’ailleurs à s’inquiéter de l’effet délétère que pourrait avoir la formation d’extrême droite sur l’économie allemande et exigent une prise de position claire de la part des entreprises.

Le déficit public allemand a légèrement diminué

Seule évolution positive : la légère hausse des rentrées fiscales à 3,6 % et la baisse du déficit à 1,8 % au premier semestre, notamment en raison de la fin des aides sur le prix de l’énergie en 2023. Elle le doit pour partie au frein à l’endettement inscrit dans la constitution allemande depuis 2011 et qui fait de l’Allemagne un modèle en matière d’orthodoxie budgétaire en Europe, surtout en comparaison avec ses voisins français et italien.

Néanmoins, cette stratégie ne fait pas l’unanimité au sein de la coalition tripartite, les partenaires du SPD et des Verts plaident en faveur d’une réforme du frein à l’endettement après les prochaines élections législatives afin d’augmenter les marges de manœuvre budgétaires. Une démarche soutenue par les « sages économiques », les experts qui conseillent le gouvernement en matière de politique économique et budgétaire.

Les chiffres actuels montrent que l’économie allemande fait du surplace