Le retour du tandem franco-allemand est-il pour demain ?

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Hans Stark, Professeur de civilisation allemande à Sorbonne Université et conseiller pour les relations franco-allemandes à l’Ifri

Après trois années passées dans l’opposition, l’Union chrétienne-démocrate est sortie victorieuse des élections législatives allemandes (elle a obtenu 28,5% des voix). Friedrich Merz, le prochain chancelier, se trouvera à la tête d’une coalition avec le SPD (qui sort très affaibli des élections avec 16,4% des voix), seule option envisageable pour doter le gouvernement d’une majorité des sièges au Bundestag, hormis le scénario que la CDU-CSU veut absolument éviter, celle d’une coalition avec l’AfD. Cette dernière a doublé son score de 2021 en obtenant 20,8% des voix. La CDU-CSU n’a donc pas d’autre choix que de former une coalition avec les sociaux-démocrates.

Le retour de la Grande Coalition devrait être propice à une relance de la coopération franco-allemande. Il y a d’abord la personnalité de Friedrich Merz qui a déjà annoncé sa volonté de faire de la politique étrangère et de sécurité son champ de prédilection. La carrière de Merz débute dans les années 1990 sous Helmut Kohl. Né le 11 novembre 1955, il est entré au Bundestag en 1994. Héritier d’une ligne libérale-conservatrice, il s’inscrit pleinement dans la tradition adenauerienne de la CDU qui a toujours accordé une importance primordiale à la relation avec la France. Merz, dont le premier déplacement à l’étranger, une fois élu chancelier, sera réservé à Paris – tradition qu’il respecte – a déjà été reçu à l’Elysée en décembre 2023.