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Sommet de l’IA : la régulation ne suffira pas à sauver l’Europe

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Par Adrian Horstmann

Publié le - Mis à jour le

Du 6 au 11 février, la France a accueilli les acteurs de l’IA de près de 100 pays afin de définir une stratégie française et européenne ambitieuse. Ce sommet à trois niveaux – sociétal, économique et diplomatique – avait pour objectif de présenter l’ensemble des savoir-faire des acteurs de l’IA en Europe. La France a annoncé que le secteur privé allait investir « 109 milliards d’euros » dans l’IA au cours des prochaines années. De nombreuses questions restent en suspens.

Faire de la France le cœur névralgique de l’intelligence artificielle est un défi de taille à long terme alors que ce secteur demande une capacité d’investissement considérable. Sur une semaine, Emmanuel Macron a donc joué la carte de l’international pour prétendre rivaliser avec les Américains tout puissants et, tout en gardant un discours européen, s’est affiché aux côtés de…l’Inde. Le sacro-saint rendez-vous de l’histoire de la télévision française, l’interview du Président de la République le 9 février donnant le coup d’envoi au Sommet était conjointement diffusée sur France 2 et Firstpost, une chaîne de télévision indienne ! Choix stratégique, la France souhaite pactiser avec l’Inde pour créer un bloc alternatif aux États-Unis et à la Chine. Emmanuel Macron a proposé une collaboration entre les chercheurs européens et indiens, avec des centres de données sur les deux territoires.

Quelle place pour l’Europe ?

Sur tous les continents, l’IA représente une révolution technologique qui préoccupe de nombreux citoyens tout en représentant une source d’innovations positives majeure. L’Europe a-t-elle les moyens d’être au cœur de cette transformation économique en s’imposant comme une puissance de l’IA dans la compétition mondiale ?

Pas sûr mais l’absence d’Elon Musk au Sommet et son OPA surprise et hostile sur Open AI a prouvé, si besoin était que les Américains rechignent à laisser l’Europe occuper le terrain de l’IA, ne serait-ce qu’une semaine. En amont du Sommet de Paris sur l’IA, l’Ambassade d’Allemagne avait organisé en janvier une soirée d’échanges rappelant son ambition de façonner les technologies, notamment l’IA, en fonction des valeurs démocratiques. « Le temps presse si l’Europe veut jouer un rôle, les Européens doivent mettre en commun leurs recherches, leurs projets, leurs investissements, c’est déterminant pour garder notre capacité d’agir et d’innover» a déclaré Stefan Steinlein, Ambassadeur d’Allemagne en France. « Nous ne sommes pas juste des spectateurs » a renchéri la Présidente du Bundestag Anke Rehlinger, qui, en tant que Ministre Présidente de la Sarre a rappelé que la Sarre n’est peut-être pas le premier Land mais a des cartes à jouer avec le DFKI (Centre de recherche allemand sur l‘intelligence artificielle) basé à Sarrebrück, l‘un des plus grands instituts de recherche outre-rhin et les 18 centres de recherche de l’association Helmholz situés en Allemagne avant de conclure : « Cette coopération franco-allemande, on peut en faire un pilier  ». Même son de cloche du côté du patronat

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